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Photo du rédacteurjulie higounet

Une routine pour cultiver l'empathie !

Dernière mise à jour : 12 nov. 2023



Parfois, des idées qui nous trottent dans la tête depuis longtemps se connectent enfin, comme les pièces d'un puzzle. C'est comme si des portes s'ouvraient en grand sur un nouveau monde de compréhension.

Dans le cadre de l’accompagnement d’une communauté de pratiques et de recherches sur l'utilisation des routines de pensée, j’ai découvert il y a peu la routine “Seek to See” ou “Chercher à mieux voir”. Son objectif, simple mais ambitieux, est de nourrir la capacité des élèves à adopter une perspective empathique proactive (oui oui ! PROACTIVE), à déstigmatiser et à reconnaître la dignité là où elle semble absente.


Au fur et à mesure de l'exploration et de l'expérimentation de cette routine avec les enseignants, une réalisation ; l'école, peut-être sans le savoir, cultive une distance entre l'élève et la connaissance. Cette distance réduit non seulement la portée de l'enseignement mais affecte sûrement la capacité de l'élève à devenir un citoyen conscient et agile dans ce que le monde a de plus complexe. Si je ne suis pas intrinsèquement lié à ce qui m'entoure, comment m’intéresser, comprendre, anticiper et participer à des projections positives pour sortir des crises ?


Tout ceci m’a rappelé les travaux de l'anthropologue Philippe Descola qui parle de la séparation entre nature et culture, illustrant comment notre compréhension du monde est souvent cloisonnée, limitée par des distinctions artificielles et construites nous amenant de fait à une prise de distance. Pour lui cette distinction et dissociation nature culture n’existe pas et explique bien des problématiques actuelles. (si vous ne connaissez pas courrez-y… Vertige assuré). Dans la même veine, Baptiste Morizot, dans "Manières d'être vivant", explore comment notre relation avec le vivant est intrinsèquement liée à notre capacité à percevoir et à vivre avec les autres formes de vie. Si nous en sommes à distance.. et bien difficile de prendre soin, protéger et trouver les décisions salutaires.


The goal ! Rapprocher l'élève de la connaissance en tant qu'être humain vivant et pensant.


Alors alors.. et c’est là que la lumière fût, la routine de pensée "Seek to See", issue du Project Zero de Harvard, offre une structure précieuse pour cultiver l'empathie dans les salles de classe et pourrait être un élément clé pour combler cette distance. Elle se déploie en quatre étapes :


1. SENTIMENTS - Quels pourraient être les différents sentiments de cette personne dans cette situation ?

2. FORCES - Quelles pourraient être les forces, la richesse culturelle et le pouvoir de cette personne ?

3. CONNEXION - De quelle manière pouvons-nous nous connecter en tant qu'êtres humains ?

4. DIGNITÉ HUMAINE - Quels mots choisir pour honorer l'humanité de la personne et la mettre en lumière ?





Peut-être est-il temps de reconnaître que l'apprentissage ne se produit pas dans l'isolement, mais à travers la connexion : la connexion de l'élève à la connaissance en tant que personne. Cette connexion est le fondement d'une éducation qui forme non seulement des esprits, mais aussi des cœurs et des acteurs du monde.


Inviter l'empathie dans les salles de classe, la cultiver pour nous rapprocher d’un idéal éducatif qui prépare les élèves, les jeunes, les enfants à être non seulement des apprenants, mais aussi des êtres humains pleinement reliés à leur environnement, aux autres et au monde au sens large.


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